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Une parole
« Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »
Un regard
Aux juifs qui désormais croient en lui, Jésus propose un chemin de libération ou d’affranchissement ; un chemin en trois étapes qui commence par la fidélité à la parole de Jésus qui permet d’obtenir la connaissance de la vérité et enfin la liberté. On peut dire que, dans une certaine mesure, c’est le chemin qu’Abraham lui-même a suivi ; Abraham qui est demeuré dans la parole de Dieu, qui a cru à cette parole contre toute apparence et qui a ainsi pu connaître Dieu en vérité et être libéré de ses fausses représentations idolâtres. Mais les interlocuteurs de Jésus refusent ce chemin car ils se considèrent comme les héritiers d’Abraham par la naissance et n’ayant donc pas à refaire le chemin de foi d’Abraham. Or ce que suggère ici Jésus c’est qu’on n’hérite pas de la foi, elle suppose une démarche personnelle d’adhésion à la parole du Christ qui seule permet de connaître Dieu en vérité et d’être libéré de l’esclavage du péché.
Une prière
Prions notre Seigneur Jésus qui est le chemin, la vérité et la vie.
Seigneur, donne-nous de progresser sur le chemin de la foi en demeurant dans ta Parole, en l’écoutant et en la méditant tout au long de nos jours.
Seigneur, donne-nous de connaître Dieu en Vérité, de connaître ton Père par Toi qui est la Vérité.
Seigneur Jésus, viens nous libérer de nos péchés, de nos fausses représentations de Dieu et des autres, des pulsions de mort qui nous habitent.
Une parole
« Béni soit le Dieu de Sidrac, Misac et Abdénago, qui a envoyé son ange et délivré ses serviteurs ! Ils ont mis leur confiance en lui, et ils ont désobéi à l’ordre du roi ; ils ont livré leur corps plutôt que de servir et d’adorer un autre dieu que leur Dieu. »
Un regard
Après la prise de Jérusalem en 587, Nabuchodonosor représentait la figure de l’ennemi du peuple juif par excellence puisque c’est lui qui avait détruit le Temple et emporté à Babylone son mobilier. Le livre de Daniel prend un certain plaisir à montrer cet ennemi du peuple juif bénissant le Dieu d’Israël, reconnaissant la supériorité de la foi en Dieu sur l’obéissance aux ordres du roi. Les figures de Sidrac, Misac et Abdénago qui ont choisi d’encourir la mort plutôt que d’adorer un autre dieu que leur Dieu sont en quelque sorte les modèles des martyrs d’Israël qui ont refusé l’hellénisation forcée, imposée par le roi séleucide Antiochus Épiphane – c’est probablement à cette époque que fut écrit le livre de Daniel – mais aussi des martyrs chrétiens qui ont préféré désobéir aux ordres des empereurs romains par fidélité à leur Dieu.
Une prière
Rendons grâce à Dieu qui soutient ceux qui lui sont fidèles et implorons son secours.
Seigneur, nous te prions pour tous ceux qui témoignent de leur foi au péril de leur vie et n’hésitent pas à désobéir aux ordres politiques pour rester fidèles à leur Dieu.
Seigneur, nous te prions pour tous les gouvernants, qu’ils reconnaissent à tous la liberté de conscience et le droit de rendre un culte à leur Dieu.
Seigneur, nous te prions pour tous ceux qui ont défailli lors de persécutions, qui n’ont pas eu la force d’être fidèles jusqu’au bout, offre-leur la possibilité de se reprendre et de montrer à nouveau leur foi en Toi.
(proposé par le Fr. Antoine-Frédéric)
Méditation du mardi 28mars
Une parole :
Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, JE SUIS, et que je ne fais rien de moi-même ; ce que je dis là je le dis comme le Père me l’a enseigné.
Un regard
« Moi, je suis » en grec egô eimi est le nom par lequel Dieu s’était révélé à Moïse dans le buisson ardent. Jésus reprend ici ce nom à son propre compte provoquant d’abord l’incompréhension des Juifs. Il en va de même quand il évoque « Celui qui l’a envoyé ». Aussi, Jésus fait-il une nouvelle déclaration dans laquelle il affirme que son intimité avec le Père, sa participation à la nature divine, ne pourront être comprises que lorsque le Fils de l’homme sera élevé, c’est-à-dire au moment de sa Passion – le verbe « élever », tant dans l’évangile selon saint Jean que dans l’un des verbes « codés » par lequel Jésus annonce sa mort « son élévation » – sur la croix. C’est paradoxalement dans cette mort, par un supplice jugé infâmant, que Jésus révèle qu’il ne fait alors qu’un avec le Père.
Une prière :
Prions notre Seigneur Jésus, élevé par le fait que la croix ne fasse qu’un avec le Père.
Seigneur Jésus, donne-nous en contemplant ta Passion et ta résurrection, de comprendre que tu ne fais qu’Un avec le Dieu qui s’est révélé à Moïse dans le buisson ardent.
Seigneur Jésus, toi qui ne fais rien de toi-même, apprends-nous à faire la volonté de ton Père, à agir pour la volonté du Père se fasse en nous et par nous.
Seigneur Jésus, donne à ceux qui ont la charge d’enseigner ta Parole de redire fidèlement ce que Tu nous as enseigné et que le Père t’a enseigné.
Une parole
Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet d’un mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze il restait en vie !
Un regard
Ce récit tiré du livre des Nombres peut sembler quelque peu troublant si on le prend au sens littéral. Le fait d’élever un serpent de bronze pour protéger de la morsure des serpents paraît plus relever de la pratique superstitieuse, voire magique, que de la foi dans le Dieu unique qui, dans les dix paroles qu’il a données à Moïse au Sinaï interdit de faire « aucune idole », « aucune image de qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre ». Le deuxième livre des Rois loue le roi Ézékias d’avoir mis d'abord en pièces le serpent de bronze que Moïse avait fabriqué et qui était devenu une idole. Aussi a-t-on proposé ce récit, sans interprétations allégoriques. Dans le judaïsme de langue grecque, le livre de la Sagesse écrit au premier siècle avant notre ère, voit dans le serpent de bronze une figure de la Parole de Dieu qui guérit tout. L’évangéliste Jean en propose, lui, une interprétation chrétienne : le serpent de bronze élevé sur un mât est une figure du Fils de l’homme élevé sur la croix.
Une prière
Prions le Seigneur notre Dieu qui seul peut nous délivrer des attaques du mal.
Seigneur, préserve-nous de la tentation de nous attacher à des idoles et de leur imputer la guérison de nos maux alors que Toi seul peut nous guérir.
Seigneur, donne-nous de croire en Ta parole qui nous guérit de tout mal.
Seigneur, donne-nous de croire en ton Fils Jésus, le Verbe fait chair, qui est mort sur la croix pour nous libérer de nos péchés.
(proposé par le Fr. Antoine-Frédéric)
Méditation du lundi 27mars
Une parole
« Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre. »… « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »
Un regard
La loi de Moïse, et plus précisément le livre du Deutéronome, prévoyait que l’homme et la femme surpris en flagrant délit d’adultère devaient être tous les deux lapidés car il fallait ôter le mal du milieu du peuple. Toutefois, pour éviter la condamnation à mort d’innocents, la lapidation ne pouvait avoir lieu que suite à la déposition de plusieurs témoins et c’était les témoins qui devaient jeter les premières pierres. Jésus n’abolit pas la Loi mais il ajoute une condition supplémentaire : pour jeter la première pierre, il faut non seulement avoir été témoin du crime mais n’avoir soit même rien à se reprocher car pour prétendre ôter le mal du milieu du peuple, il faut d’abord l’ôter du milieu de soi-même. Jésus vient donc accomplir la Loi et non l’abolir. Selon la Loi, étant seul et n’ayant pas été témoin de l’adultère, il n’a aucun droit à la condamner. Et c’est pourquoi, tout en respectant la Loi, il ne condamne pas la femme adultère mais l’invite à respecter désormais elle aussi la Loi.
Une prière
Prions notre Seigneur Jésus qui n’est pas venu abolir mais accomplir la Loi.
Seigneur, préserve-nous de la tentation de condamner trop rapidement et trop facilement ceux qui ont commis une faute.
Seigneur, préserve-nous de la tentation d’abolir la Loi, de refuser tout interdit.
Seigneur, donne-nous d’avoir un juste rapport avec la Loi, de la voir comme une éducatrice qui peut nous aider à adopter la bonne attitude.
Une parole
Dès que les jeunes filles furent sorties, les deux anciens surgirent, coururent vers Suzanne et lui dirent : « Les portes du jardin sont fermées, on ne nous voit pas ; nous te désirons, sois consentante et viens avec nous. Autrement nous porterons contre toi ce témoignage : il y avait un jeune homme avec toi, et c’est pour cela que tu as renvoyé les jeunes filles. » Suzanne dit en gémissant : « De tous côtés, je suis prise au piège : si je vous cède, c’est la mort pour moi ; et si je refuse de céder, je n’échapperai pas à vos mains. Mieux vaut pour moi tomber entre vos mains sans vous céder, plutôt que de pécher aux yeux du Seigneur. »
Un regard
En ces temps où l’Église est confrontée à la crise provoquée par les abus commis par certains des membres du clergé, il vaut la peine de relire dans son intégralité ce récit de Suzanne et Daniel écrit en grec qui constitue, dans la Septante (la version grecque de l’Ancien Testament), un livre à part entière et qui a été rattaché ensuite de manière un peu artificielle au livre du prophète Daniel. Ce texte décrit bien la stratégie des abuseurs – qui sont ici deux anciens presbyteroi (qui a donné mot le français « prêtre ») – qui consiste à utiliser leur autorité, leur crédit, pour contraindre leur victime à satisfaire leurs désirs pervers. Confrontée à cet odieux chantage, Suzanne a la force de résister. Mais une autre femme qui aurait cédé n’en aurait pas pour autant été complice des abuseurs comme, malheureusement, une certaine tradition ecclésiastique le considèrerait volontiers ; elle resterait une victime, une victime qui n’a pas eu la force de résister, mais la victime d’un mécanisme pervers qui a été contrainte de céder et n’a pas librement consenti.
Une prière
Prions le Seigneur qui sauve ceux qui espèrent en lui, pour toutes les victimes d’abus commis par des personnes en position d’autorité.
Seigneur, nous te prions pour toutes les femmes soumises comme Suzanne à un odieux chantage, pour celles qui ont eu la force de résister et pour celles qui ont cédé.
Seigneur, nous te prions pour tous ceux qui se sont laissés tromper par des abuseurs, ont cru en leur mensonge et se sont faits involontairement leurs complices.
Seigneur, nous te prions pour tous ceux qui se battent pour que justice soit rendue aux victimes et que les abuseurs soient punis.
(proposé par le Fr. Antoine-Frédéric)