Méditation du jour

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Méditation du jeudi 18 avril



Une parole 


Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde.



Un regard 


Pour les auditeurs de Jésus, l’expression « pain descendu du ciel » renvoyait probablement à la manne par laquelle Dieu avait nourri les Hébreux dans le désert, après la sortie d’Égypte. Le psaume 77 désignait la manne comme « le froment du ciel » et l’auteur du livre de la Sagesse, rédigé en langue grecque au 1er siècle avant notre ère, s’adressait à Dieu en ses termes : « Tu envoyais du ciel un pain tout préparé. » Or Jésus explique qu’il est lui-même le pain descendu du ciel et, pour se différencier de la manne, il précise qu’il est un pain vivant. L’auteur du livre de la Sagesse avait suggéré que la manne était en réalité une figure de la parole de Dieu, la véritable nourriture du ciel. La déclaration de Jésus se situe dans la même perspective mais avec cette nouveauté radicale que Jésus est lui-même le Verbe fait chair, la Parole de Dieu incarnée qui procure la vie éternelle. En Jésus, la Parole n’est pas une lettre figée gravée sur des tables de pierres mais une Parole vivante qui nous montre comment vivre nous-même la Parole, la mettre concrètement en œuvre dans nos vies. 



Une prière 


Prions Jésus, le Verbe fait chair, le Pain vivant descendu du ciel.


Seigneur, donne-nous de nous nourrir chaque jour de Ta Parole, de l’écouter et de la méditer jusqu’à en faire notre propre chair.


Seigneur Jésus, donne-nous, à ton exemple, de faire Ta parole, de la mettre en pratique afin qu’elle ne soit plus pour nous une parole écrite mais une parole vécue dans notre chair.


Seigneur Jésus, donne-nous de proclamer Ta parole dans le monde par nos paroles et par nos actes afin qu’en nous écoutant et en voyant comme nous vivons, nos contemporains croient en Toi.

 


Une parole 


Alors il lui demanda : « Comprends-tu ce que tu lis ? » L’autre lui répondit : « Et comment le  pourrais-je s’il n’y a personne pour me guider ? »



Un regard 


Pour un craignant Dieu comme devait probablement l’être l’eunuque éthiopien de la reine Candace, les références culturelles manquaient pour comprendre le texte biblique. Sans personne pour le guider, le pauvre eunuque risquait de se perdre dans un univers qui lui était complètement étranger. C’est la situation de beaucoup de nos contemporains, lorsqu’ils visitent une église ou lorsqu’ils lisent la Bible. Le christianisme est devenu tellement étranger à beaucoup de nos contemporains que, s’ils n’ont personne pour les guider, ils risquent de se perdre ou plutôt de quitter l’Église, de refermer la Bible, déçus car incapables de comprendre par eux-mêmes ce qu’ils ont vu ou lu. C’est pour cela que je pense qu’il est important qu’il y ait des chrétiens qui consacrent de leur temps à guider ces personnes qui ont dans le cœur un profond désir de comprendre et qui n’attendent que des explications. Je pense que, d’une certaine manière, c’est ma vocation d’être un de ces guides. Je l’ai d’abord été comme guide bénévole dans des églises de 2000 à 2005 pour l’association CASA, où l’on se réfère beaucoup à ce texte de Philippe et de l’eunuque, puis après mon entrée à Ligugé en 2008 lors des visites guidées du dimanche après-midi et aussi lors des partages sur l’évangile du dimanche que depuis 2016, j’anime chaque samedi matin. Je voudrais dire qu'avec l’accompagné, le guide apprend aussi beaucoup de ceux qu’il accompagne. C’est particulièrement vrai dans les partages sur l’évangile. Souvent, le samedi matin, je ressors du partage en ayant découvert d’autres aspects du texte évangélique que, tout seul, je n’avais pas vu.



Une prière 


Prions le Seigneur qui nous accompagne dans la lecture de sa Parole.


Seigneur, nous te rendons grâce pour tous ceux qui nous ont guidés et nous ont aidés à mieux comprendre Ta Parole ; aide-nous à devenir nous-mêmes des guides pour d’autres.


Seigneur, nous te rendons grâce pour tous ceux que nous pensions guider et qui, par leurs questions, nous ont amenés à mieux comprendre Ta parole. Apprends-nous, nous aussi, à poser les bonnes questions qui permettent de progresser ensemble dans la compréhension de Ta parole.


Seigneur, nous te rendons grâce pour les évangélistes qui ont mis par écrit Ta Parole et pour toutes les générations qui l’ont transmise et commentée. Donne-nous, nous aussi de transmettre à notre tour Ta parole aux générations futures.



Méditation du mercredi 17 avril



Une parole 


Or, telle est la volonté de Celui qui m’a envoyé : que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. Telle est la volonté de mon Père : que celui qui voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. 



Un regard 


Jésus définit son rapport avec Dieu à l’aide de deux images différentes et complémentaires : il est l’envoyé et il est le Fils. Envoyé descendu du ciel, il est venu sur la terre pour faire la volonté de Celui qui l’a envoyé ; Fils, il obéit toujours à son Père. Or la Bonne Nouvelle de Jésus est que Dieu, Celui qui l’a envoyé, son Père, ne veut pas pour les hommes la perte ou la mort mais, au contraire, le salut et la vie éternelle. Dieu n’est pas le dieu pervers décrit par le serpent dans la Genèse, un dieu jaloux de son pouvoir qui voudrait éviter que l’homme soit comme lui mais un Dieu amour qui veut partager sa vie éternelle avec tous les hommes et qui, pour cela, a envoyé son Fils avec mission de ressusciter, de relever les hommes de leurs péchés pour qu’ils puissent entrer dans la vie éternelle. Pour cela, il suffit de croire au Fils, d’avoir confiance en lui pour réparer l’erreur d’Adam qui a préféré faire confiance au serpent plutôt qu’en Dieu, comme nous-mêmes nous faisons trop souvent confiance aux voix qui nous suggèrent que Dieu serait méchant.



Une prière 


Prions Dieu le Père qui a envoyé son Fils Jésus pour qu’il nous ressuscite au dernier jour.


Seigneur, efface les fausses images que nous nous faisons de toi comme d’un Dieu jaloux qui voudrait notre perte ; fais grandir notre foi, notre confiance en Toi.


Seigneur, arrache la fascination pour la mort qui habite en nos cœurs, qu’y triomphe le désir de la vie, le désir d’une vie en plénitude, de la vie éternelle.


Seigneur, personne ne t’a jamais vu, mais fais-nous voir ton Fils, apprends-nous à le reconnaître dans l’inconnu qui vient à notre rencontre sur le chemin et partage avec nous le pain.

 


Une parole 


C’est ainsi que Philippe, l’un des Sept, arriva dans une ville de Samarie, et là il proclamait le Christ. Les foules, d’un même cœur, s’attachaient à ce que disait Philippe, car elles entendaient parler des signes qu’il accomplissait, ou même les voyaient.



Un regard 


La dispersion provoquée par la mort d’Étienne amène les disciples à proclamer la Bonne Nouvelle au-delà des frontières du judaïsme. Ainsi, Philippe, l’un des Sept, est le premier à s’adresser aux Samaritains que les Juifs considèrent comme des étrangers et des hérétiques soupçonnés de syncrétisme. Certes, dans l’évangile selon saint Luc, Jésus avait fait l’éloge du bon Samaritain et du lépreux samaritain reconnaissant de sa guérison mais un village de Samaritains avait refusé de le recevoir parce qu’il faisait route vers Jérusalem. Philippe, chassé de Jérusalem par les persécutions, est accueilli dans une ville de Samarie et peut y proclamer le Christ. Il porte l’évangile là où Jésus lui-même n’avait pu le porter et reçoit un bon accueil. Tout comme le lépreux samaritain guéri par Jésus avait rendu grâce à Dieu pour sa guérison, les Samaritains, témoins directs ou indirects des signes de Philippe, croient à la Bonne Nouvelle.



Une prière


Prions notre Seigneur Jésus Christ qui nous a envoyé faire de toutes les nations des disciples.


Seigneur, donne-nous l’audace d’aller annoncer la Bonne nouvelle du salut au-delà des frontières visibles de l’Église, aux périphéries de ce monde, auprès de ceux qui croient peu, qui croient mal, qui ne croient pas du tout.


Seigneur, fais croître la charité fraternelle entre nous, qu’elle soit pour le monde un signe de Ton Amour, un signe de Ta présence.


Seigneur, par les yeux et les oreilles de notre cœur, fais qu’au-delà du fracas des catastrophes qui font la une de l’actualité, nous percevions les signes que tu réalises dans notre monde, les gestes de solidarité et de gratuité qui témoignent de ta présence.

 


Méditation du mardi 16 avril


Une parole


« Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. » 



Un regard


À la foule qu’il a nourrie en lui distribuant des pains et qui voit en lui le nouveau Moïse qui a renouvelé le miracle de la manne, Jésus explique qu’il est lui-même le pain venu du ciel. Le livre de la sagesse de Salomon, écrit en grec probablement en Égypte peu avant l’ère chrétienne, proposait une interprétation symbolique de la manne comme représentant la parole de Dieu. La déclaration de Jésus se situe dans la même perspective : Jésus est le pain descendu du ciel car il est la parole de Dieu faite chair. Il est Dieu lui-même, le « Je suis » – egô eimi en grec renvoie au nom de Dieu révélé à Moïse au buisson ardent – qui vient à la rencontre des hommes et se donne en nourriture. Et c’est pourquoi il est le seul à rassasier toute faim et étancher toute soif.



Une prière 


Prions notre Seigneur Jésus, le vrai pain descendu du ciel.


Seigneur Jésus, viens rassasier nos contemporains qui ont faim de Ta parole.


Seigneur Jésus, viens abreuver nos contemporains qui ont soif de spiritualité.


Seigneur, fais de nous des servants de ta Parole capables de la distribuer à ceux qui ont faim et soif de Toi. 

 

 

Une parole 


« Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui, l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider.



Un regard 


Cité à comparaître devant le Sanhédrin, Étienne, s’inscrivant dans la tradition prophétique, y tient un discours très véhément dans lequel il accuse les chefs du peuple d’avoir trahi La Loi qui leur a été donnée par Dieu. Pourtant, ce n’est pas ce discours qui lui vaut sa condamnation mais une seule parole, qui a d’ailleurs une forte coloration vétérotestamentaire puisqu’elle associe la prophétie du livre de Daniel au Fils de l’homme. Elle donne la royauté sur tous les peuples, et le psaume 109 où le Seigneur accorde au messie de siéger à sa droite. Mais la parole de Daniel reprend aussi un propos de Jésus lors de son procès devant Caïphe, propos qui lui avait valu sa condamnation. L’identification que fait Étienne de Jésus avec le Fils de l’homme prophétisé par Daniel et le messie successeur de David est perçu comme un blasphème intolérable qui lui vaut une condamnation immédiate à la lapidation. Dans le Deutéronome, la mort était le châtiment prévu pour le faux prophète qui parlait en un autre nom que celui du Seigneur. Et c’est très probablement en vertu de ce passage de la Loi que le Sanhédrin condamne Étienne : il ferait de Jésus un Dieu, un Dieu autre que le Seigneur, le Dieu d’Israël. Tel pourtant n’est pas l’intention d’Étienne : pour lui, c’est bien le Seigneur et pas un autre Dieu qui a ressuscité Jésus et l’a élevé dans la gloire. Témoin de la résurrection du Christ, Étienne est comme le Christ condamné à mort pour blasphème.



Une prière 


Prions notre seigneur Jésus, le Fils de l’homme ressuscité et élevé dans la gloire à la droite de Dieu le Père.


Seigneur, préserve-nous de la tentation de nous mettre à la place de Dieu, de condamner au nom de Dieu. 


Seigneur, viens au secours des témoins de ta résurrection injustement persécutés.


Seigneur, préserve-nous de la tentation de la violence envers ceux qui sont différents de nous, qui ne pensent pas comme nous.

 

Proposé par le Fr. Antoine-Frédéric