Méditation du jour

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Méditation du vendredi 3 mai



Une parole 


Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ! Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi !



Un regard 


D’après l’évangile selon saint Jean, Philippe, originaire de Bethsaïde comme Pierre et André, est l’un des tous premiers disciples appelés par Jésus. Il a immédiatement reconnu en Jésus le Messie, celui qu’annonçaient Moïse et les prophètes, et l’a présenté à Nathanaël. Malgré cela, lors du dernier entretien qu’il a avec ses disciples après leur avoir lavé les pieds, Jésus n’hésite pas à lui dire : « Tu ne me connais pas Philippe ! »  Pourtant la demande de Philippe ne paraît pas si inappropriée que cela. Il a compris l’intimité qui unit Jésus à son Père et demande donc de leur montrer le Père. Philippe oublie que Dieu, personne ne l’a jamais vu, qu’Il a même commandé à Moïse sur le Sinaï de ne pas le représenter. Il n’existe pas d’autre image de Dieu que celle qu'Il a lui-même faite : l’humain qu’il a créé à son image. Ce n’est que dans l’humain que l’on peut voir Dieu, et en particulier en cet humain parfait en lequel il a pris chair, son Fils unique Jésus Christ.



Une prière 


Prions notre Seigneur Jésus Christ, la parfaite image du Père.


Il y a si longtemps Seigneur que nous sommes avec toi depuis notre baptême et nous ne te connaissons pas vraiment ; ouvre nos esprits à la connaissance des Écritures.


Seigneur, fais grandir notre foi en l’Incarnation, que nous croyions vraiment que tu es le Verbe fait chair, Dieu fait homme parmi les hommes. 


Seigneur, apprends-nous à te reconnaître, apprends-nous à reconnaître ton Père sur le visage de nos frères humains souffrants et humiliés, créés comme Toi et comme nous à l’image de ton Père.

 


Une parole 


... il est apparu à Pierre, puis aux Douze ; ensuite il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois – la plupart sont encore vivants, et quelques-uns sont endormis dans la mort –, ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l’avorton que je suis.



Un regard 


Dans ce passage de sa première lettre aux Corinthiens, saint Paul nous fournit la plus ancienne liste des témoins de la résurrection. Il est troublant de constater qu’elle ne concorde que très imparfaitement avec les récits d’apparition rapportés par les différents évangiles. Saint Paul ignore l’apparition à Marie-Madeleine rapportée par saint Matthieu, saint Jean et évoquée par saint Marc, l’apparition aux deux disciples sur la route d’Emmaüs rapportée par saint Luc et évoquée par saint Marc, enfin l’apparition à un groupe de disciples sur les bords du lac de Tibériade à l’occasion d’une pêche miraculeuse rapportée par saint Jean. En revanche, l’apparition à cinq cents frères à la fois et à Jacques, rapportée par saint Paul, est ignorée des évangélistes. Il n ’y a que l’apparition aux Douze (ou plutôt aux Onze d’après les évangiles) qui soit mentionnée par saint Paul et tous les évangiles ; et encore, ceux-ci ne sont pas d’accord sur le lieu et les circonstances de l’apparition. Dans notre mentalité moderne, ces apparentes contradictions pourraient nous faire croire que la résurrection est une « fake news ». Mais, en réalité, il faut comprendre que les intentions de saint Paul et des évangélistes ne sont pas les mêmes. Saint Paul entend établir une liste de témoins fiables de la résurrection et c’est pour cela qu’il en exclut les femmes, d’après les préjugés de la société de son temps. Les évangélistes, eux, cherchent moins à établir la vérité historique des faits qu’à donner le sens théologique de la résurrection.



Une prière 


Prions notre Seigneur Jésus ressuscité le troisième jour conformément aux Écritures.


Seigneur Jésus, viens te manifester personnellement à chacun d’entre nous comme tu es apparu à Pierre, Jacques et Paul.


Seigneur Jésus, viens te manifester à tous ceux qui sont rassemblés en ton nom comme tu t’es manifesté aux Douze et à plus de cinq cents frères à la fois.


Seigneur Jésus, tu n’apparais plus à nos yeux de chair aujourd’hui mais viens ouvrir les yeux de notre cœur afin que nous reconnaissions ta présence en nos frères. 



Méditation du jeudi 2 mai



Une parole 


Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.



Un regard 


Lors de ce dernier entretien de Jésus avec ses disciples, ceux-ci sont dans la peine en raison de leur prochain départ. Leur cœur est troublé par cette séparation. Et pourtant, Jésus leur parle de joie, d’une joie parfaite. La joie, ils la connaîtront le soir du premier jour de la semaine lorsque Jésus ressuscité se manifestera à eux. Ils seront dans la joie. Mais cette joie qui provient de la vision physique de Jésus ressuscité n’est pas encore la joie parfaite qu’évoque ici Jésus. La joie parfaite vient quand on n’a plus besoin de voir physiquement Jésus puisqu’on a la certitude de demeurer en son amour, de demeurer en Lui et que Lui demeure en nous. On ne peut plus alors connaître la tristesse de la séparation. On est toujours avec Jésus dans la joie.



Une prière 


Prions notre Seigneur Jésus pour qu’il nous donne sa joie et que notre joie soit parfaite.


Seigneur, viens chasser de nos cœurs le trouble provoqué par la séparation de ceux que l’on aime.


Seigneur, fais grandir en nos cœurs l’amour, que nous restions toujours unis à toi et à nos frères par les liens de la charité.  


Seigneur, donne-nous de connaître la joie parfaite de l’union avec Toi et avec ton Père, dans la plénitude de la charité.

 


Une parole 


Maintenant, pourquoi donc mettez-vous Dieu à l’épreuve en plaçant sur la nuque des disciples un joug que nos pères et nous-mêmes n’avons pas eu la force de porter ? Oui, nous le croyons, c’est par la grâce du Seigneur Jésus que nous sommes sauvés, de la même manière qu’eux. 



Un regard 


Dans ce discours qu’il tient lors de l’assemblée de Jérusalem, tel que nous le rapporte saint Luc dans les actes des Apôtres, saint Pierre propose une argumentation proche de celle développée par saint Paul dans ses épîtres. Il insiste sur le fait que le salut est donné gratuitement à tous, en Jésus Christ, que l’on soit juif ou païen. Ce n’est pas l’observance de la Loi qui conditionne le salut. D’ailleurs, l’expression qu’utilise Pierre pour désigner la Loi : « un joug que nous-mêmes et nos pères n’ont pas eu la force de porter », suggère l’incapacité des hommes à observer pleinement la Loi et, de ce fait, l’incapacité de celle-ci à procurer le salut. C’est justement parce que les hommes étaient incapables d’observer la Loi et que celle-ci ne pouvait leur procurer le salut que Jésus, par sa mort, a procuré à tous gratuitement le salut.



Une prière 


Prions notre Seigneur Jésus qui par sa mort et sa résurrection nous a procuré gratuitement le salut.


Préserve-nous Seigneur de la tentation de croire que nous pouvons nous sauver nous-mêmes en obéissant à des lois et à des commandements.


Seigneur, donne-nous de reconnaître que c’est par grâce que tu nous as sauvés sans aucun mérite de notre part.


Seigneur, donne-nous d’accueillir les nouveaux croyants, les convertis, sans nous croire supérieurs à eux.



Méditation du mercredi 1er mai



Une parole 


Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments.



Un regard 


Le mot vigne en français désigne deux réalités distinctes : une plante grimpante de la famille des lianes, cultivée pour son fruit, et d’autre part un espace réservé à la culture de cette plante.  Dans notre texte, le mot vigne désigne ici la plante. Dans le psaume 79, cette plante avait été comparée à Israël. Cette comparaison mettait en avant la vivacité de cette plante, transplantée par le Seigneur d’Égypte sur la terre de Canaan, et qui avait remplie tout le pays. Jésus reprend ici cette comparaison en l’appliquant, non plus à Israël, mais à la communauté chrétienne, l’Église. Jésus se définit lui-même comme la vigne que les disciples, les sarments, prolongent après sa mort et qui a vocation à s’étendre sur toute la terre, comme la vigne Israël s’est étendue dans tout le pays de Canaan jusqu’à la mer.



Une prière 


Prions le Seigneur qui est la vraie vigne pour que les sarments de son Église s’étendent jusqu’aux extrémités de la terre.


Seigneur, donne-nous de demeurer enracinés en Toi comme les sarments sur la vigne afin que nous portions du fruit.


Seigneur, préserve-nous de la tentation de croire que nous pouvons obtenir des résultats par nos propres compétences alors qu’en dehors de Toi nous ne pouvons rien faire.


Seigneur, viens purifier, par ta parole, la vigne de ton Église, en retirer les sarments secs qui ne donnent pas de fruits.

 


Une parole 


En ces jours-là, des gens, venus de Judée à Antioche, enseignaient les frères en disant : « Si vous n’acceptez pas la circoncision selon la coutume qui vient de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés. »



Un regard


On peut avoir du mal à se rendre compte de l’importance que pouvait revêtir la question de la circoncision dans les premières communautés chrétiennes. Pourtant, les lettres de saint Paul, notamment celle aux Galates, comme les Actes des Apôtres, attestent que cela fut un sujet de débat et même de dissensions en leur sein. Pour bien le comprendre, il faut prendre en compte, d’une part l’importance de la circoncision comme marqueur de l’identité juive et, d’autre part, l’obstacle qu’elle représentait pour les croyants issus du paganisme. L’expression « coutume de Moïse » pour désigner la circoncision dans notre texte est quelque peu trompeuse : la circoncision est présentée dans la Genèse comme le signe de l’Alliance entre le Seigneur et Abraham et sa descendance. Y renoncer apparaissaient pour les Juifs zélés, même ceux qui croyaient en Jésus Christ, comme une trahison de l’Alliance passée avec le Seigneur. Mais, dans une société de culture grecque où les hommes fréquentaient le gymnase, où l’on était nu, comme l’étymologie l’indique (gymnos en grec signifie nu), la circoncision pouvait être vécue comme une marque socialement infamante et son obligation dissuadait beaucoup de sympathisants de« craignant-Dieu » de faire le pas et d’adhérer au judaïsme.



Une prière 


Prions notre Seigneur Jésus qui nous sauve sans ou avec la circoncision.


Seigneur, nous te prions pour les descendants d’Abraham qui restent attachés au signe de la circoncision ; qu’ils demeurent fidèles à l’alliance passée avec le Dieu de leurs pères.


Seigneur, nous te prions pour tous ceux qui croient en ton nom ; donne-leur de demeurer fidèles au commandement nouveau de l’amour mutuel.


Seigneur Jésus, donne-nous de circoncire non pas notre chair mais notre cœur afin que nous croyions en Toi et que nous soyons sauvés.

 


Proposé par le Fr. Antoine-Frédéric